Jaime, je n'aime pas : cela n'a aucune importance pour personne ; cela apparemment n'a pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire : mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Citation de cĂ©lĂ©britĂ©. Roland Barthes. Critique, GĂ©ologue, Journaliste, Scientifique, Sismologue (1915 - 1980) Roland Barthes par lui-mĂȘme (Source de la citation) Cherchez
1Le constat peut paraĂźtre Ă©tonnant mais aujourd’hui encore Roland Barthes dĂ©range. Ce qu’on ne lui pardonne toujours pas c’est une double compromission avec le structuralisme bien sĂ»r, mais aussi avec le marxisme ambiant de l’époque, auquel il devrait entre autres sa croyance, affirmĂ©e dans Le degrĂ© zĂ©ro de l’écriture et jamais dĂ©mentie dans les ouvrages ultĂ©rieurs, en l’historicitĂ© des pratiques et des croyances sociales. En leur relativitĂ© historique, serait plus juste. Qui l’emporte de Marx ou de Nietzsche dans cette conception qui conduit Ă  une mĂ©thode d’évaluation de type gĂ©nĂ©alogique? Lorsqu’un penseur qui n’est plus dĂ©range, deux attitudes Ă  son Ă©gard sont possibles l’oubli c’est la relĂ©gation au purgatoire de l’histoire des idĂ©es ou l’édulcoration, voire l’escamotage, de sa pensĂ©e au bĂ©nĂ©fice de la reconnaissance de son talent c’est la rĂ©cupĂ©ration au paradis des littĂ©rateurs. Par piĂ©tĂ© quasi filiale, par sens de l’amitiĂ©, et aussi par respect de ce qu’ils lui doivent, certains anciens du sĂ©minaire ont optĂ© pour la seconde attitude. Ils se sont mis Ă  jouer l’écrivain contre le penseur. RĂ©cemment encore on pouvait lire sous la plume de l’un d’entre eux que l’écriture des Mythologies n’était qu’un acte de poĂ©tisation du rĂ©el. Ceci pour tous les naĂŻfs qui auraient ajoutĂ© foi Ă  ce que Roland Barthes continuait Ă  en dire prĂšs de quinze aprĂšs leur rĂ©daction On trouvera ici deux dĂ©terminations d’une part une critique idĂ©ologique portant sur le langage de la culture dite de masse ; d’autre part un premier dĂ©montage sĂ©miologique de ce langage. » Et il ajoutait ce qui demeure, [
] c’est la conjonction de ces deux gestes
 » fĂ©vrier 1970. On ne peut ĂȘtre plus clair. Je ne doute pas que ceux qui refusent d’entendre, ne soient bien intentionnĂ©s, et ne veuillent sauver Roland Barthes contre lui-mĂȘme. Mais il y a des sauvetages qui sont pires que des enterrements. Aussi me proposĂ©-je ici, Ă  l’inverse, de sauver Roland Barthes avec lui-mĂȘme, et, du mĂȘme coup, de sauver avec lui ce qui me paraĂźt manquer cruellement aujourd’hui une voix qui faisait de l’intelligence un exercice heureux de radicalitĂ© critique. On est essayiste parce qu’on est cĂ©rĂ©bral », confessait Roland Barthes dans un de ses entretiens. C’est sans doute Ă  cette cĂ©rĂ©bralitĂ© » qu’il doit, pour notre plus grand plaisir, d’avoir non poĂ©tisĂ©, mais, ce qui procĂšde d’une tout autre dĂ©marche, intellectualisĂ© le rĂ©el. Ce fut lĂ  sa plus grande constante. 2Je voudrais commencer par vous remettre en mĂ©moire deux aveux. Premier aveu Ce qui m’a passionnĂ© toute ma vie, c’est la façon dont les hommes se rendent leur monde intelligible. C’est, si vous voulez, l’aventure de l’intelligible, le problĂšme de la signification. » [1] Nous sommes en 1962 et Roland Barthes rĂ©pond Ă  Pierre Fisson qui l’interroge pour Le Figaro littĂ©raire. L’article s’intitule Les choses signifient-elles quelque chose? » Et il traite de la nouveautĂ© du nouveau roman. DeuxiĂšme aveu ou confidence Passion constante et illusoire d’apposer sur tout fait mĂȘme le plus menu, non pas la question de l’enfant pourquoi? mais la question de l’ancien Grec, la question du sens, comme si toutes choses frissonnaient de sens qu’est-ce que ça veut dire? Il faut Ă  tout prix transformer le fait en idĂ©e, en description, bref lui trouver un autre nom que le sien. » [2] Nous sommes en 1975 et Roland Barthes Ă©crit sur Roland Barthes. Le fragment s’intitule Qu’est-ce que ça veut dire? » Entre ces deux confessions une aventure intellectuelle le mot aventure » est de Roland Barthes la rencontre jubilatoire avec la sĂ©miologie. Le flirt s’était Ă©bauchĂ© plus tĂŽt dĂšs les Mythologies, j’aurais presque envie de dire dĂšs les premiers textes, dans cette discipline dont l’advenue avait Ă©tĂ© prophĂ©tisĂ©e par le bien connu linguiste genevois, Ă©tait en attente d’avĂšnement chez Roland Barthes. Car elle venait Ă  point nommĂ© concilier rĂ©concilier peut-ĂȘtre son goĂ»t du classement et sa passion du sens. J’ai Ă©tĂ©, en France, l’un des tout premiers tĂ©moins de l’aventure – ou de l’itinĂ©raire sĂ©miologique. Cela a mĂȘme commencĂ© pour moi avant la lettre, avec Le degrĂ© zĂ©ro de l’écriture, [
] qui Ă©tait un discours sur les formes du langage littĂ©raire et une tentative pour mettre en rapport, d’une façon directe, responsable, ces formes et un type de sociĂ©tĂ©. » [3] 3S’il y a une constante de Roland Barthes, il ne faut pas la chercher ailleurs que lĂ  oĂč il l’avoue dans cette manie de poser Ă  chaque chose, Ă  chaque fait la question du sens. Du sens et non pas de son sens. La question de la façon dont cette chose, dont ce fait naĂźt Ă  la signification, et non la question de sa signification. La nuance est d’importance. Entre les deux formulations il y a toute la distance qui sĂ©pare l’entreprise de Roland Barthes d’une hermĂ©neutique de la vĂ©ritĂ©. On sait ce que le refus de rabattre la signification sur un sens, le bon, bien Ă©videmment, lui a valu d’opprobre lors de la parution du Sur Racine. On se souvient de la violence de la rĂ©action universitaire Ă  cause de Raymond Picard et de son pamphlet Nouvelle critique nouvelle imposture. L’exergue, empruntĂ© Ă  Beaumarchais, donnait le ton Et c’est ainsi que sont Ă©tablies toutes les absurditĂ©s du monde, jetĂ©es en avant par l’audace, [
] adoptĂ©es par la paresse, accrĂ©ditĂ©es par la redite, fortifiĂ©es par l’enthousiasme ; mais rendues au nĂ©ant par le premier penseur qui se donne la peine de les examiner. » On s’en souvient Ă  cause de Roland Barthes et de sa rĂ©ponse Critique et vĂ©ritĂ©. On se souvient moins de celle des mĂ©dias apportant leur soutien au libelle universitaire. L’essai de R. Barthes nous en offre en notes un florilĂšge certains parlent de Pearl Harbor de la nouvelle critique ». D’autres se rĂ©jouissent Ă  la vue de Barthes au pilori ». Et Raymond Picard est accueilli en hĂ©ros pour avoir tord[u] le cou Ă  la nouvelle critique et proprement dĂ©capit[Ă©] un certain nombre d’imposteurs parmi lesquels M. Roland Barthes, dont [il] brandissait le chef, dĂ©collĂ© net. » Quel Ă©tait le crime? L’affirmation de notre impuissance Ă  dire vrai sur Racine ». Autrement dit l’affirmation de la nature symbolique du langage, laquelle ne va pas sans celle, corollaire, de la nature linguistique du symbole. C’en Ă©tait trop. Que la signification puisse ne pas se rĂ©sorber dans son sens, Ă©tait, Ă  juste titre, ressenti comme une menace pesant sur le rĂ©gime social du sens. Ce qui Ă©tait insupportable c’était cette volontĂ© d’arracher ce dernier au discours encratique. De le dĂ©saliĂ©ner. On n’aime pas beaucoup ce mot aujourd’hui. Il revient pourtant souvent sous la plume de Roland Barthes. 4 Qu’est-ce que ça veut dire? » C’est une question qui a ses lettres de noblesse. C’est celle, nous dit Roland Barthes, de l’ancien Grec. La rĂ©fĂ©rence est empruntĂ©e Ă  Hegel et Ă  ses Leçons sur la philosophie de l’histoire. Ce n’est pas la question de l’enfant pourquoi? ». Celle-lĂ , Roland Barthes la rĂ©cuse. Serait-ce, comme il le prĂ©tend, parce qu’elle est enfantine? Non, mais parce qu’elle procĂšde d’une curiositĂ© mĂ©taphysique. Et si la curiositĂ© mĂ©taphysique n’était que la forme infantile de l’approche intellectualisante du monde? 5La distinction que fait R. Barthes le laisse entendre. Elle force Ă  rĂ©flĂ©chir. Pourquoi? » c’est la question tout Ă  la fois de la causalitĂ© et de la finalitĂ©. Qu’est-ce que ça veut dire? » c’est la question du sens. Et comme tout ce qui fait sens fonctionne comme un langage ainsi que la littĂ©rature de la question l’indique d’ailleurs et comme on le postule Ă  l’époque de Lacan – l’inconscient est structurĂ© Ă  un hĂ©ritage –, cette question dĂ©bouche, pour Roland Barthes, sur celle du signe. Un vĂȘtement, une automobile, un plat cuisinĂ©, un geste, un film, une musique, une image publicitaire, un ameublement, un titre de journal, voilĂ  en apparence des objets bien hĂ©tĂ©roclites. Que peuvent-ils avoir de commun? Au moins ceci ce sont tous des signes. Lorsque je me dĂ©place dans la rue – ou dans la vie – et que je rencontre ces objets, je leur applique Ă  tous, au besoin sans m’en rendre compte, une mĂȘme activitĂ©, qui est celle d’une certaine lecture l’homme moderne, l’homme des villes passe son temps Ă  lire. » Passion donc du signe chez Roland Barthes. La belle tĂȘte de l’abbĂ© Pierre c’était dĂ©jĂ , pour le mythologue, une combinaison de signes Ă  dĂ©chiffrer. Souvenez-vous 6 Le mythe de l’abbĂ© Pierre dispose d’un atout prĂ©cieux la tĂȘte de l’abbĂ©. C’est une belle tĂȘte, qui prĂ©sente clairement tous les signes de l’apostolat le regard bon, la coupe franciscaine, la barbe missionnaire, tout cela complĂ©tĂ© par la canadienne du prĂȘtre-ouvrier et la canne du pĂšlerin. » 7 Qu’est-ce que ça veut dire? » procĂšde d’un Ă©tonnement, d’une infinie capacitĂ© d’étonnement jamais dĂ©mentie chez Roland Barthes, jusqu’à La chambre claire Un jour, il y a bien longtemps, je tombai sur une photographie du dernier frĂšre de NapolĂ©on, JĂ©rĂŽme 1852. Je me dis alors, avec un Ă©tonnement que depuis je n’ai jamais pu rĂ©duire “Je vois les yeux qui ont vu l’empereur.” » La chambre claire est d’abord sortie de cet Ă©tonnement, en dĂ©pit du pathos qui nous pousse Ă  lui trouver une origine moins intellectuelle, plus affective la dĂ©couverte, aprĂšs la mort de la mĂšre, de la photo du jardin d’hiver ; de cet Ă©tonnement qui est la condition premiĂšre de toute rĂ©flexion philosophique. Mais pour s’étonner encore faut-il s’arracher Ă  la force de l’habitude laquelle recouvre le rĂ©el d’un voile de signes qui l’opacifient et le naturalisent. Encore faut-il se soustraire Ă  la vision convenue et acceptĂ©e des choses. Celle qui est partagĂ©e par la communautĂ©. La petite communautĂ© des amis ; la grande communautĂ© sociale qui communie dans la doxa. Cela ne va pas sans solitude. Je parlais parfois de cet Ă©tonnement, mais comme personne ne semblait le partager, ni mĂȘme le comprendre la vie est ainsi faite Ă  coups de petites solitudes, je l’oubliai. » Pourquoi cet oubli? Pour retrouver la chaleur communautaire dont la passion du sens prive celui qui en est habitĂ©? A la fin du Mythe aujourd’hui », Roland Barthes, sous couvert de l’impersonnalitĂ© du mythologue, glissait un aveu oĂč passait discrĂštement l’ombre d’une petite souffrance Et puis le mythologue s’exclut de tous les consommateurs de mythe, et ce n’est pas rien. » Non ce n’est pas rien. Il y a lĂ  comme un tragique moĂŻsĂ©en aggravĂ© par l’absence de Terre promise. L’utopie, nous dit Roland Barthes, est un luxe impossible » au mythologue. Il lui reste l’ironie dans le sens allemand de la chose. Cette distanciation qu’il aimait tant chez Brecht. Elle n’a pas pour vertu de vous rapprocher – de vous rapprocher du troupeau, aurait dit Nietzsche. Mais Roland Barthes n’a pas de ces mĂ©pris. Pas plus que de ces hĂ©roĂŻsmes dĂ©sespĂ©rĂ©s. L’exclusion, ce n’est pas, chez lui, une revendication orgueilleuse mais une expĂ©rience douloureuse faite dans l’enfance et racontĂ©e dans un fragment. Pas pour nous confier un traumatisme originaire mais pour nous faire comprendre le concept que recouvre ce mot exclusion ». MĂȘme l’affectif, se rĂ©cupĂšre en signification. Et quoi qu’on en ait dit, Incidents ne dĂ©ment pas cette domination de la cĂ©rĂ©bralitĂ©. 8 Une derniĂšre exclusion, nous dit Roland Barthes, menace le mythologue il risque sans cesse de faire s’évanouir le rĂ©el qu’il prĂ©tend protĂ©ger. » Que lorsqu’il traite de la 19 il n’en traite pas comme d’un objet techniquement dĂ©fini ainsi que le ferait le mĂ©canicien ou l’ingĂ©nieur. Qu’il ne la parle que par la mĂ©diation d’un mĂ©talangage. Cette sĂ©paration d’avec les choses et leur rĂ©alitĂ©, technologique dans ce cas, substantielle dans de nombreux autres, Ă  laquelle oblige leur dĂ©chiffrement, est-elle plus frustrante, plus douloureuse encore que celle d’avec la collectivitĂ©? Qu’il me soit permis d’en douter. MĂȘme si l’on croit sentir comme un regret chez le mythologue, Ă  l’évocation de sa perte inĂ©vitable de contact direct avec le rĂ©el. 9Parler des choses mĂȘmes n’intĂ©resse nullement Roland Barthes. Les performances techniques de la il s’en moque, tout autant d’ailleurs de ce que peut ĂȘtre le vin en lui-mĂȘme. Seules, dans ce dernier exemple, le passionnent sa bontĂ© trait culturel ou sa valeur totĂ©mique fonction sociale. Ce qu’il aime dans les choses c’est justement qu’elles se prĂȘtent si gĂ©nĂ©reusement au mĂ©talangage. Car tout le plaisir qu’elles peuvent procurer est lĂ  dans leur invite Ă  leur donner un autre nom que le leur. Mais ce plaisir que l’on pourrait confondre avec un plaisir poĂ©tique, reste, mĂȘme s’il transite par un usage jubilatoire du langage j’y reviendrai, un plaisir purement intellectuel. Le nom que les choses appellent chez Roland Barthes est, en effet, toujours un concept. Il vise la signification et non l’évocation. Il a beau nous dire Parfois, ici mĂȘme, dans ces mythologies, j’ai rusĂ© souffrant de travailler sans cesse sur l’évaporation du rĂ©el, je me suis mis Ă  l’épaissir excessivement, Ă  lui trouver une compacitĂ© surprenante, savoureuse Ă  moi-mĂȘme, j’ai donnĂ© quelques psychanalyses substantielles d’objets mythiques », ce bachelardisme sensuel qui contribue Ă  notre bonheur de lecteur ne doit pas nous abuser. Rendre aux choses toute leur Ă©paisseur substantielle, renchĂ©rir mĂȘme sur la matĂ©rialitĂ© dont leur pĂąte est faite, c’est multiplier en elles les couches de sens. C’est donc s’offrir le luxueux plaisir cĂ©rĂ©bral de prolonger leur effeuillage. Roland Barthes n’aime les choses que pour autant qu’elles sont intellectualisables. Et il sait qu’elles le sont d’autant plus et d’autant mieux qu’elles sont toujours dĂ©jĂ  intellectualisĂ©es parce que, nous dit-il, les hommes ne cessent de rendre leur monde intelligible. C’est chez lui un postulat fort. Il doit beaucoup Ă  l’époque, mais il doit beaucoup aussi Ă  son amour tout personnel du sens. 10Ce que nous appelons le rĂ©el est une enveloppe de signes qui couvrent les choses. Est-ce une situation nouvelle? Roland Barthes veut bien faire l’hypothĂšse thĂ©orique d’un temps archaĂŻque, celui de l’ancien Grec, oĂč c’était la nature qui frissonnait de sens. L’homme n’avait alors qu’à se mettre Ă  son Ă©coute. Ce temps n’est pas le nĂŽtre. Nous, nous avons affaire Ă  une nature humanisĂ©e, c’est-Ă -dire Ă  une nature dĂ©jĂ  recouverte de signes. Pour nous, c’est la culture qui frissonne de sens. Que reste-t-il Ă  l’intellectuel privĂ© de l’accĂšs aux choses mĂȘmes, sinon Ă  interroger le procĂšs de la signification dans lequel elles et nous, sommes nĂ©cessairement pris? Ne lui faut-il pas tenir dĂ©sormais compte d’une qualitĂ© nouvelle du fait le sens? La signification devient le mode de penser du monde moderne », dit Roland Barthes. Je ne crois pas que cet Ă©tat des choses ait Ă©tĂ© pour lui dĂ©plaire. 11L’inquiĂ©tude, quant Ă  la nature des choses, le sentiment de leur altĂ©ritĂ©, la pensĂ©e de leur irrĂ©ductible Ă©trangĂ©itĂ© qui fait que d’elles Ă  moi il n’y a aucun lien possible, ceci est sartrien du Sartre de La nausĂ©e. Ce n’est pas barthĂ©sien. La curiositĂ© Ă  l’endroit du secret des choses, l’intuition de leur impĂ©nĂ©trabilitĂ©, la conscience de cet innombrable qui est, qui rĂ©side en elles et qui rĂ©siste au poĂšte, ceci est pongien du Francis Ponge du Parti pris des choses. Ce n’est pas barthĂ©sien. Les choses de Roland Barthes, elles, se plient au langage – au mĂ©talangage. MĂȘme quand il s’agit de s’approcher de leur substance, on ne bute sur aucune Ă©nigme. Le lait est cosmĂ©tique, il lie, recouvre, restaure. De plus, sa puretĂ©, associĂ©e Ă  l’innocence enfantine, est un gage de force, d’une force non rĂ©vulsive, non congestive, mais calme, blanche, lucide, tout Ă©gale au rĂ©el. » Rien en cette nappe crĂ©meuse et sopitive », de cette noirceur du lait dont parle Francis Ponge et qui n’est telle que de son mystĂšre, de sa rĂ©sistance Ă  qui veut aller au-delĂ  des apparences. Car le lait de Roland Barthes est une substance apprivoisĂ©e, domestiquĂ©e par son usage social. Il est pris dans un jeu de signes qui travaillent dans le long temps d’une culture, ou le court temps de la conjoncture politique ici la volontĂ© de Pierre MendĂšs France de le faire entrer dans un systĂšme signifiant oĂč il s’oppose au vin. Il en va de mĂȘme pour les saponides et les dĂ©tergents qui libĂšrent l’objet de son imperfection circonstancielle » et qui, par leur mousse, flattent chez le consommateur une imagination aĂ©rienne de la matiĂšre
 ». Leur opĂ©rativitĂ© s’exerce avant tout, pour Roland Barthes, dans le champ des significations. Il s’ensuit que la seule question que l’on doit se poser au sujet de ces poudres Ă  laver n’est pas celle de leur rĂ©alitĂ© ou de leur vĂ©ritĂ© substantielle ou ontologique, mais celle de l’euphorie qu’elles produisent pour faire oublier le plan du trust anglo-hollandais Unilever ». La rĂ©ponse est alors Ă  chercher du cĂŽtĂ© d’un imaginaire culturel des substances qu’elles mobilisent et rĂ©activent sous la forme de signes. D’ailleurs c’est le jeu des signes qui, en dernier ressort, est sĂ©duisant en eux. Le rĂȘve est toujours secondaire. Il procĂšde du sens et y retourne. MĂȘme lorsqu’il s’agit de la mode, ce qui fait vendre, ce n’est pas du rĂȘve, c’est du sens. Et c’est beaucoup plus excitant. Avec ces saponidĂ©s, transparents Ă  la lecture, dociles Ă  l’interprĂ©tation, nous sommes loin de l’opacitĂ© et de la rĂ©sistance existentielle du savon du mĂȘme Francis Ponge. La chose, chez Roland Barthes, a perdu de sa contingence, et de ce fait de son Ă©trangĂ©itĂ©, parce qu’elle n’existe que sous une forme culturelle, et que ce mode d’existence rend impertinente toute interrogation mĂ©taphysique sur sa contingence ou sa nĂ©cessitĂ©. La poignĂ©e de porte rĂ©sistait dans la main de Roquentin parce qu’il n’y avait, d’elle Ă  lui, aucun lien de familiaritĂ©. Elle lui disait l’incommunicabilitĂ© entre le monde et l’homme. L’ampoule qui soudain se met Ă  papillonner » un mardi dans la cuisine de Roland Barthes avant de faiblir et de s’éteindre » fait partie d’un monde familier, puisque immĂ©diatement intelligible. Elle dit la panne ou la grĂšve, deux accidents ordinaires, accident matĂ©riel usure des choses ou accident politique rĂ©volte des hommes – deux accidents nommables donc identifiables donc intelligibles donc humanisĂ©s par cette intellection qui humanise le monde. Le problĂšme de la signification succĂšde Ă  celui de l’essence et de l’existence. Le structuralisme dĂ©trĂŽne l’existentialisme, non parce que les objets sont structurĂ©s en soi » mais, nous dit Roland Barthes, parce que les sociĂ©tĂ©s ne cessent de les structurer ». Du mĂȘme coup, les sciences humaines prennent le pas sur la philosophie. Roland Barthes s’est longtemps fait l’écho de cette petite rĂ©volution intervenue au sein des disciplines constituĂ©es. La chambre claire marquerait-elle un tournant? Indiquerait-elle le dĂ©but d’une autre aventure que celle qui a commencĂ© avec la sĂ©miologie puisque cet essai semble vouloir renouer avec la phĂ©nomĂ©nologie? RĂ©pondre par l’affirmative serait mal le lire. Car on serait bien en peine d’y monter une quelconque relĂ©gation de la question du sens, du qu’est-ce que cela veut dire? » ou un quelconque renoncement Ă  la pulsion classificatoire et Ă  la manie du dĂ©chiffrement des signes sociaux qui ont fait de Roland Barthes le compagnon de route des sĂ©miologues. Bien au contraire. La quĂȘte, plus ontologique, d’ailleurs, que phĂ©nomĂ©nologique, de l’objet photographique prend acte de son existence toujours dĂ©jĂ  culturelle. 12La racine de marronnier sur laquelle mĂ©ditait Roquentin provoquait le dĂ©goĂ»t et la nausĂ©e, par son entĂȘtement obscĂšne Ă  exister, par son ĂȘtre lĂ  sans nĂ©cessitĂ©. Les choses, Ă  l’inverse, suscitent presque toujours en Roland Barthes une sorte de plaisir gourmand, non par leur qualitĂ© matĂ©rielle, mais parce qu’elles sont pleines de sens et que, de ce fait, elles s’offrent Ă  une dĂ©licieuse dĂ©gustation intellectuelle. S’il aime voir apparaĂźtre au dĂ©tour d’une phrase des mirlitons, ces petits pĂątĂ©s dont Fourier se dit friand, ce n’est pas pour la matĂ©rialitĂ© pĂąteuse et peut-ĂȘtre quelque peu Ă©cƓurante de la chose, c’est pour l’offrande qui nous est ainsi faite d’un gustĂšme. S’il lui plaĂźt de trouver sous la plume du Chateaubriand de La vie de RancĂ©, un chien jaune, ce n’est pas pour le plaisir de voir cette pauvre bĂȘte faire irruption dans le texte, mais parce que qui dit chien jaune » dit absence de qualitĂ©, bĂątardise, tous signes qui signifient, avec la roture de l’animal, l’humilitĂ© de son maĂźtre. 13On chercherait en vain chez Roland Barthes cette irrĂ©ductibilitĂ© entre l’homme et le monde, qui dĂ©bouche, comme dans La nausĂ©e, sur leur face-Ă -face tragique. Car le monde toujours dĂ©jĂ  humain pour avoir Ă©tĂ©, et continuer Ă  ĂȘtre, façonnĂ© par l’activitĂ© intellectualisante des hommes. Car au fond qu’est-ce qu’un homme? Le Sartre de La nausĂ©e rĂ©pondait par le truchement de Roquentin l’homme est un fabulateur, un fabricant ou, si l’on prĂ©fĂšre, un fabricateur d’histoire un Homo fabulans. Roland Barthes, lui, rĂ©pond l’homme est un fabricant ou un fabricateur de sens un Homo significans. Entre l’Homo fabulans et l’Homo significans la diffĂ©rence tient au fait que l’un fictionnalise le rĂ©el, tandis que l’autre le rend intelligible. Or pour Roland Barthes le proprement humain, c’est le pouvoir illimitĂ© de faire signifier les choses. Il n’y a donc pas de science plus humaine que celle qui s’occupe du procĂšs de la signification ; que celle qui s’intĂ©resse Ă  la façon dont le sens fait sens. Qui a parlĂ© de mort de l’homme »? Sur la foi de quelle lecture nouvellement convenue? Le structuralisme barthĂ©sien est un humanisme. L’homme y est le sujet d’une pratique la donation de signification, qui mĂ©tamorphose le pratico inerte en choses oĂč palpite du sens. Le monde s’en trouve rĂ©enchantĂ©. Les choses n’y sont, en effet, plus Ă©trangĂšres Ă  l’homme. Il y a sans doute loin de cet enchantement tout intellectuel, Ă  celui qu’éprouvait l’ancien Grec lorsqu’il interrogeait le sens des sources, des montagnes, des forĂȘts, des orages » et qu’il lui donnait le nom du dieu Pan. Mais, mĂȘme s’il est d’une autre nature, c’est un enchantement quand mĂȘme que de prĂȘter l’oreille au bruissement des sens par lesquels l’humanitĂ© ne cesse de recrĂ©er le monde. En allant vers les choses, Roland Barthes ne risque pas de s’engluer dans le corps Ă©pais du monde. Il laisse cette expĂ©rience anxiogĂšne Ă  Roquentin. Lui, au contraire du hĂ©ros sartrien, il fait lever les sens humains dont elles sont faites. Aussi n’a-t-il jamais Ă  choisir entre le parti pris du sens et le parti pris des choses, puisque les choses sont pĂ©tries de sens. Il peut alors, et il ne s’en prive pas, donner libre cours Ă  son imagination substantielle. Il peut s’offrir le plaisir sensuellement enfantin de tripoter la pĂąte des choses. Il n’y a pas de danger d’empoissement, d’enlisement, d’engluement dans leur matĂ©rialitĂ© brute. Il peut en tĂąter comme Flaubert le faisait du stĂ©rĂ©otype ou de l’idĂ©e reçue, sous la protection de l’indirect libre ou, plus rarement, des guillemets. L’alibi de la signification c’est en quelque sorte les guillemets ces pincettes littĂ©raires de Roland Barthes. Son excuse intellectuelle c’est qu’il ne touche pas les choses, mais les signes qui leur servent de peau. D’ailleurs dans notre monde les signes se sont depuis longtemps substituĂ©s au rĂ©el comme la culture Ă  la nature. Nous n’avons plus accĂšs Ă  ce dernier qu’à travers les premiers. Quel rapport avons-nous, par exemple, avec l’abbĂ© Pierre en dehors de la forĂȘt de signes qui lui tient lieu de visage? On pourrait se dĂ©soler de cette forme de dĂ©rĂ©alisation du rĂ©el et cultiver la nostalgie d’une authenticitĂ© perdue. Ce n’est pas du tout l’attitude de Roland Barthes. Le rĂ©el Ă©tait innommable. Philosophes et poĂštes s’y sont cassĂ© les dents. Le Sartre de La nausĂ©e comme le Francis Ponge du Parti pris des choses. Le signe, lui, est nommable. Recouvertes de signes, les choses, pour le plus grand bonheur de l’essayiste, s’ouvrent donc tout naturellement aux mots. Le signe se prĂȘte, en effet, Ă  la nomination, Ă  la dĂ©nomination, Ă  la renomination. On lui essaie des vocables. On s’en approche avec une ivresse quasi adamique. On mobilise tout le lexique sans s’interdire aucune section du dictionnaire. Je ne suis pas romancier, pourrait nous dire Roland Barthes. Je suis trop cĂ©rĂ©bral pour cela. Mais je peux faire entrer toute la matĂ©rialitĂ© savoureuse du monde dans mon texte. Sous prĂ©texte de dĂ©collement du sens je peux me laisser aller Ă  l’emportement des mots. Je ne risque jamais de passer, comme le poĂšte, de leur cĂŽtĂ©. La sĂ©miologie barthĂ©sienne est une sĂ©miophilie qui n’est si profonde que parce qu’elle s’assortit j’avais presque envie de dire s’origine dans un amour du langage. Cet amour ne va d’ailleurs pas sans mĂ©lange J’ai toujours eu des rapports ambivalents avec le langage, que j’éprouve Ă  la fois comme Ă©rotisĂ© et comme coercitif. » De cette coercition il fera Ă©tat dans sa leçon inaugurale au CollĂšge de France La langue est fasciste, non parce qu’elle interdit de dire, mais parce qu’elle oblige Ă  dire. » Certains lui tiennent encore rigueur de cette formulation, au lieu de la prendre pour ce qu’elle est l’exemplification d’une idĂ©e, celle du langage qui structure nos reprĂ©sentations. Et puis Roland Barthes ne sait que trop que le langage bouche les trous. Nommer c’est colmater une brĂšche dans le rĂ©el. Pour Ă©viter et la coercition et le colmatage, il faut desserrer les signes, travailler au cƓur de leur polysĂ©mie, faire jouer Ă  plein la nature symbolique du langage. Ce que refusait Raymond Picard. 14Heureuse rĂ©conciliation des choses et des mots par la vertu de l’approche sĂ©miologique. Le parti pris du sens est un parti pris du langage. Et cela loin des raisons thĂ©oriques de l’époque souvenez-vous le sens est structurĂ© comme un langage mais pour des raisons Ă©minemment passionnelles. 15 Au fond, je me vois, tout au long de ma vie, comme n’ayant eu qu’un seul investissement et c’est dans le langage. » 16Il y a chez Roland Barthes une Ă©rotique de la langue dont il aime Ă  faire plus qu’un sensualisme tout personnel, presque une thĂ©orie 17 En dehors des cas de communication transitive ou morale
 il y a un plaisir du langage de mĂȘme Ă©toffe, de mĂȘme soi que le plaisir Ă©rotique et [
] ce plaisir du langage est sa vĂ©ritĂ©. » 18Ce plaisir a son garde-fou. Il s’appelle l’intellection. Et jamais Roland Barthes n’oublie que l’intellect est le mĂ©diateur souverain entre l’homme et le monde. C’est lui qui impose une forme ou si l’on prĂ©fĂšre un ensemble de signes Ă  la matiĂšre. Il y a donc une responsabilitĂ© des formes. Et dĂ©chiffrer les signes du monde, cela veut toujours dire lutter avec une certaine innocence des objets », des croyances, des pratiques, fussent-elles les plus insignifiantes en apparence. Qu’est-ce que ça veut dire? », la question de l’ancien Grec est devenue le fer de lance de cette lutte. Il convient de relire ici le fragment que je citais en commençant Passion constante et illusoire d’apposer sur tout fait, mĂȘme le plus menu, non la question de l’enfant pourquoi? mais la question de l’ancien Grec “qu’est-ce que ça veut dire?” [
] Cette manie ne fait pas acception de futilitĂ© par exemple, si je constate – et je m’empresse de le constater – qu’à la campagne j’aime Ă  pisser dans le jardin et non ailleurs, je veux aussitĂŽt savoir ce que cela signifie. » Faire pipi dans la nature peut relever de la nĂ©cessitĂ© sociologique mode de vie rural, ou physiologique besoin pressant au cours d’une promenade, etc.. Sortir dans le jardin forme dĂ©jĂ  cultivĂ©e de la nature pour y pisser est un signe emphatique de rusticitĂ© qui par son emphase dĂ©nonce, en l’accusant, la parisianitĂ©, Ă  tout le moins la citadinitĂ©. Par cette miction naturiste, intrinsĂšquement innocente au sens oĂč l’on entend communĂ©ment ce terme, Roland Barthes, quoi qu’il en ait, sort de l’ordre naturel des besoins, pour entrer dans l’ordre culturel du sens. Et sans sa manie questionnante il pourrait tout naturellement mettre son comportement au compte de ce qui se fait doit se faire? Ă  la campagne. Y voir un geste spontanĂ©, une pratique naturelle. La leçon de cette courte histoire c’est que l’Homo significans travaille Ă  l’oubli des significations qu’il produit. L’intellectuel a donc un rĂŽle. Il consiste Ă  rendre aux signes leur historicitĂ©. Ce qui revient Ă  dire leur valeur purement sociale et culturelle. L’idĂ©al serait bien sĂ»r de leur ĂŽter toute propension au recentrement mais il y faudrait un athĂ©isme radical. Pas de Dieu dans sa conception monothĂ©iste, pas de signifiĂ© ultime qui arrĂȘte la chaĂźne des signes et arrime le signifiant au signifiĂ©. Nietzsche d’une certaine façon le disait dĂ©jĂ  je crains que nous ne nous dĂ©barrassions jamais de Dieu puisque nous croyons encore Ă  la grammaire. Il savait que Dieu bien que mort, reste, et avec lui le logocentrisme effectif. Cet athĂ©isme n’existe que dans l’utopie nipponne que Roland Barthes construit de façon joyeusement rĂ©active. Souvenez-vous lĂ  encore L’Orient et l’Occident ne peuvent donc ĂȘtre pris ici comme des “rĂ©alitĂ©s” que l’on essaierait d’approcher et d’opposer historiquement, philosophiquement, culturellement, politiquement. Je ne regarde pas amoureusement vers une essence orientale, l’Orient m’est indiffĂ©rent, il me fournit simplement une rĂ©serve de traits dont la mise en batterie, le jeu inventĂ© me permettent de “flatter” l’idĂ©e d’un systĂšme symbolique inouĂŻ, entiĂšrement dĂ©pris du nĂŽtre. » Dans son empire oĂč les signes dĂ©lestĂ©s de leur assignation Ă  un sens unique le bon sont lĂ©gers et heureux. Dieu, la nature, la science sont autant d’alibis qui fonctionnent comme des dĂ©guisements, des masques imposĂ©s aux signes. 19L’intellectuel est sans pouvoir ; il n’est pas sans action. Et pour peu qu’il en soit amoureux, comme l’était Roland Barthes, il se doit de dĂ©saliĂ©ner le sens en restaurant de l’histoire et de la conventionnalitĂ©, partout oĂč l’oubli l’a transformĂ© en nature. Car le grand danger, pour nous Occidentaux, dĂšs lors que nous ne reconnaissons pas les signes pour ce qu’ils sont, Ă  savoir des signes arbitraires, c’est le conformisme, la porte ouverte aux contraintes de type moralisateur, aux lois morales, aux contraintes de la majoritĂ©. » Cette mise en garde de Roland Barthes me paraĂźt, plus que jamais, devoir ĂȘtre mĂ©ditĂ©e. Dans un entretien accordĂ© un an avant sa mort il disait Le combat pour fissurer la symbolique occidentale a commencĂ©. Je crois que nous l’avons commencĂ© depuis un certain nombre d’annĂ©es, c’est une grande aventure qui commence
 Peut-ĂȘtre sera-t-elle stoppĂ©e parce que la barbarie est toujours possible, mais enfin, tant que c’est possible on mĂšne ce combat. » La barbarie serait-elle revenue puisque nous sommes entrĂ©s dans l’ùre de l’évidence des valeurs? A commencer par l’évidence du bien. La barbarie serait-elle, paradoxalement, revenue, puisque nous sommes entrĂ©s dans l’ùre de l’évidence de la morale? Cette question, Roland Barthes nous oblige Ă  nous la poser. Notes [1] Le Figaro littĂ©raire, 13 octobre 1962, propos recueillis par Pierre Fisson. [2] Roland Barthes par Ronald Barthes, Ă©d. du Seuil, 1975. [3] Tome 2, p. 523.
\n j aime je n aime pas roland barthes

Iheard his voice again when a friend sent me a recording of Barthes reading his "J'aime, je n'aime pas" text in which he lists things he likes and dislikes. He sounds like a regular picky freak when in fact he thereby tries to demonstrate how his ordinary self is made up of boring details like any other individual, yet these details can create either

La langue grecque ancienne avait une manne de mots pour dĂ©signer les variations de l’amour. Si vous vouliez jaser sur la passion et l’attirance physique, il suffisait de fouiller dans le rĂ©servoir des vocables de l’époque et de sortir Éros. Les sentiments d’amitiĂ©, quant Ă  eux, Ă©taient synonyme de Philia tandis que AgapĂ© dĂ©signait l’amour dĂ©sintĂ©ressĂ©, le vrai, l’inconditionnel ! Ainsi, on dĂ©nombre plus de huit noms grecs pour Ă©voquer l’amour dans toute sa diversitĂ©. Deux millĂ©naires et des poussiĂšres plus tard, le champ lexical amoureux s’est Ă©tonnement transformĂ© en une foultitude de nĂ©ologismes polyamour, sapiosexuel, liker, matcher, sexting, etc. Ces nouveaux mots dĂ©jĂ  dĂ©modĂ©s ? en disent long sur notre maniĂšre de voir l’amour au XXIĂšme siĂšcle. Nous sommes libĂ©rĂ©s et emprisonnĂ©s Ă  la fois. L’union libre a la cote mais les personnes ne sont jamais senties aussi seules. Nous arborons nos prĂ©fĂ©rences tels des Ă©tendards avec l’intention d’ĂȘtre, chacun, pleinement soi mais ces fanions sont aussitĂŽt rĂ©cupĂ©rĂ©s Ă  des fins mercantiles qui, bien souvent, nous Ă©chappent. Tel est le paradoxe de notre Ă©poque. En 1977, paraissait Fragments d’un discours amoureux 1 de Roland Barthes. Un essai singulier sur les ressentis de l’ĂȘtre amoureux. Sans doute, ce livre, a-t-il encore des choses Ă  nous apprendre au sujet de l’amour ? Analyse. Une composition originale Tout livre repose d’abord sur une structure plus ou moins dĂ©finie et celui-ci ne dĂ©roge pas Ă  la rĂšgle puisqu’il en a une tout Ă  fait particuliĂšre. Tel un abĂ©cĂ©daire, Roland Barthes a choisi de s’épancher sur le langage amoureux au travers de mots-clĂ©s qu’il appelle des figures. Chacune d’entre elles a son propre chapitre, lui-mĂȘme agencĂ© d’une maniĂšre originale puisque l’auteur dĂ©finit une figure avant de partir dans des rĂ©flexions tous azimuts qui prennent pour point de dĂ©part une Ɠuvre littĂ©raire, une philosophie, un poĂšme, une sociologie ou simplement une conversation intime de l’entourage de l’auteur. Cela peut paraĂźtre foutraque Ă  premiĂšre vue mais Roland Barthes cite ses sources de rĂ©flexion directement dans la marge ! Ainsi, le lecteur suit les pĂ©rĂ©grinations de l’auteur tout en sachant directement Ă  quoi elles se rapportent Il faut, certes, avoir un minimum de connaissances pour que chaque rĂ©flexion fasse sens puisque Barthes n’hĂ©site pas Ă  aller voir du cĂŽtĂ© de Goethe, Baudelaire, la philosophie Zen, Freud, Lacan ou encore Buñuel afin d’expliciter son propos. Fragments d’un discours amoureux est une Ɠuvre dense, et c’est sans doute l’originalitĂ© de sa structure qui la rend plus digeste. Toute personne ayant dĂ©jĂ  Ă©tĂ© amoureuse sait que les effets de ce sentiment sont tel un feu d’artifice pour l’esprit et le corps. Être amoureux, c’est expĂ©rimenter des chamboulements intĂ©rieurs ; Ă  partir d’un presque rien, vous voilĂ  lancĂ© Ă  toute vitesse sur les montagnes russes des Ă©motions. Et c’est Ă  ce moment prĂ©cis que Roland Barthes approche sa loupe et passe en revue la maniĂšre dont la personne amoureuse est Ă©branlĂ©e. Nous avons beau nous sentir plus Ă©voluĂ©s que nos prĂ©dĂ©cesseurs et scander que l’amour a changĂ© de forme, la mĂ©canique amoureuse, elle, reste identique. Rencontre, magie, dĂ©rĂ©alitĂ©, ravissement, ou encore jalousie sont autant de fragments que l’auteur passe au filtre d’une analyse qui fait mouche “ En pleurant, je veux impressionner quelqu’un, faire pression sur lui “ Vois ce que tu fais de moi “. Ce peut ĂȘtre — et c’est communĂ©ment — l’autre que l’on contraint ainsi Ă  assumer ouvertement sa commisĂ©ration ou son insensibilitĂ© ; mais ce peut ĂȘtre aussi Ă  moi-mĂȘme je me fais pleurer, pour me prouver que ma douleur n’est pas une illusion les larmes sont des signes, et non des expressions. Par mes larmes, je raconte une histoire, je produis un mythe de la douleur, et dĂšs lors je m’en accommode je puis vivre avec elle, parce que, en pleurant, je me donne un interlocuteur emphatique qui recueille le plus “vrai” des messages, celui de mon corps, non celui de ma langue “ Les paroles, que sont-elles ? Une larme en dira plus. “ 2 Si Fragments d’un discours amoureux devait ĂȘtre classĂ© dans une catĂ©gorie de livres, il serait assurĂ©ment sur l’étagĂšre des essais psychologiques puisque Barthes fait souvent appel Ă  cette discipline pour expliquer les diffĂ©rents phĂ©nomĂšnes qui bouleversent la personne amoureuse. Conclusion Cet ouvrage, loin d’ĂȘtre pĂ©rimĂ©, continue d’apporter un Ă©clairage sur le fait amoureux. Il se lit tel un abĂ©cĂ©daire dans lequel on irait piocher ce qui nous intĂ©resse au grĂ© de nos envies. AprĂšs l’avoir lu une premiĂšre fois, il y a plus de dix ans, je suis toujours aussi surpris de l’acuitĂ© avec laquelle Roland Barthes dĂ©crypte l’ĂȘtre amoureux. Un classique qui se dĂ©guste mieux au fur et Ă  mesure que les annĂ©es passent. 😉 Et puisque ce livre est parfait Ă  l’oral, je vous propose d’écouter un extrait dĂ©clamĂ© par l’excellente Charlotte-Florence de JessĂ© qui a acceptĂ© de jouer le jeu pour Les Petites Analyses. Vous pouvez la retrouver sur son compte Instagram oĂč elle rĂ©cite, avec brio, des passages de la BruyĂšre ! 1 BARTHES R., Fragments d’un discours amoureux, Éditions du Seuil, 1977. 2 Ibid., P215
Jen'aime pas: les loulous blancs, les femmes en pantalon, les gĂ©raniums, les fraises, le clavecin, Miro, les tautologies, les dessins animĂ©s, Arthur Rubinstein, les villas, les aprĂšs midi, Satie, Bartok, Vivaldi, tĂ©lĂ©phoner, les chƓurs d'enfants, les concertos de Chopin, les bransles de Bourgogne, les danceries de la Renaissance, l'orgue, M. A. Charpentier, ses
Encore un exercice pĂ©recquien aprĂšs Je me souviens ». C’est une maniĂšre d’autoportrait par petites touches, un exercice trĂšs stimulant et qui inspirera peut-ĂȘtre quelques lecteurs. Contrairement Ă  Georges Perec et Ă  Roland BarthĂšs lui aussi auteur d’une sĂ©rie de 
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Quest-ce que vous voulez que je vous dise sur Roland Barthes ? 171 MP : Tout ce que vous pouvez. Il n’aime pas dĂ©velopper, il aime la piĂšce brĂšve. J’ai Ă©tĂ© trĂšs influencĂ©, dans mon enseignement, par S/Z, je crois beaucoup Ă  tout ce qu’il dit sur le texte comme tissage, comme tissu, comme tresse, et Ă  ce qu’il Ă©crit sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©monter le
C’est un fait nous ne sommes jamais plus isolĂ© que lorsque nous sommes amoureux. De l’aube au crĂ©puscule d’une histoire, le sentiment amoureux nous enferme dans une forme de solitude. Comment trouver chez autrui une oreille suffisamment comprĂ©hensive pour prendre la mesure de ce que l’on vit et qui est, par dĂ©finition, profondĂ©ment personnel et unique. Unique ? peut-ĂȘtre pas tant que ça car l’on se rend rapidement compte que beaucoup ont vĂ©cu ce “soleil rouge que l’on nomme l’amour” 1. Pourtant, si notre sociĂ©tĂ© accepte de plus en plus de parler de sexualitĂ©, les sentiments restent tabou. On se risque peu Ă  Ă©taler ce que l’on ressent sur la place publique au risque de passer pour bĂȘte. Roland Barthes fait ce constat dĂšs 1974 et, en bon linguiste, cherche Ă  explorer le discours amoureux. Un travail qui donnera lieu en 1977 Ă  la publication d’un livre unique en son genre les Fragments d’un Discours Amoureux. Des fragments, oui, car cet ouvrage se prĂ©sente comme un dictionnaire, un abĂ©cĂ©daire des sentiments qui invite le lecteur Ă  piocher, selon son ressenti, entre s’AbĂźmer et Vouloir-saisir. L’autre particularitĂ© de ce livre c’est qu’il est Ă©crit Ă  la premiĂšre personne. Il commence d’ailleurs par cette phrase “C’est donc un amoureux qui parle, et qui dit
”. A travers les paroles de cet amoureux, il est facile de se reconnaĂźtre, et ainsi de parvenir Ă  mieux se comprendre. Roland Barthes Ă  propos de son essai "Fragments d'un discours amoureux", 1977. Inafr_officiel 27 juillet 2017 Cesare Pavese expliquait “Quand nous lisons, nous ne cherchons pas des idĂ©es neuves, mais des pensĂ©es dĂ©jĂ  pensĂ©es par nous, Ă  qui la page imprimĂ©e donne le sceau d’une confirmation. Les paroles des autres qui nous frappent sont celles qui rĂ©sonnent dans une zone dĂ©jĂ  nĂŽtre – que nous vivons dĂ©jĂ  – et la faisant vibrer nous permettent de saisir de nouveaux points de dĂ©part au-dedans de nous.” Et c’est exactement ce qui se passe avec les Fragments de Barthes. Ce livre fait Ă©cho Ă  nos sentiments et surtout il aide Ă  se sentir moins isolĂ©. Pour concevoir ce livre, Roland Barthes s’est inspirĂ© de diffĂ©rentes lectures notamment les Souffrances du jeune Werther de Goethe qu’il a pris soin d’analyser, mais aussi de son expĂ©rience personnelle ou de discussions privĂ©es. Tout cela lui permettant d’éclairer voire d’expliquer le langage issu d’une relation amoureuse. Quarante ans aprĂšs sa publication, Les Fragments d’un Discours Amoureux n’ont pas perdu de leur intĂ©rĂȘt. Preuve en est – s’il en faut une – qu’à travers le temps on continue de se perdre dans les tourments de l’amour. Sur le plateau de Bernard Pivot dont est extrait la vidĂ©o ci-dessus, Françoise Sagan rĂ©pondait Ă  Barthes “Je crois que les gens ne se rendent pas compte que le risque, le grand risque de la vie, ce n’est pas d’aller au lit avec six personnes dĂ©chaĂźnĂ©es ! On sort intact. En revanche, quand on tombe amoureux de quelqu’un, mĂȘme s’il ne vous aime pas et si on n’a pas le moindre contact, on prend un risque effrayant d’ĂȘtre liĂ©, enchaĂźnĂ©.” Plus rĂ©cemment, l’écrivain Arnaud Cathrine confiait qu’il achetait un exemplaire des Fragments Ă  chaque relation amoureuse et cochait les sentiments ressentis, constatant que d’une relation Ă  une autre les coches n’étaient bien sĂ»r jamais en face du mĂȘme sentiment. Chacun est donc invitĂ© Ă  se plonger dans ce livre et Ă  en extraire les fragments qui correspondent le mieux Ă  sa situation mais en voici une trĂšs petite sĂ©lection qui vous donnera un aperçu de ce que vous pourrez y trouver. Extraits Extrait 1 - AttenteExtrait 2 - L'Ă©corchĂ©Extrait 3 - ComprendreExtrait 4 - Ecrire Suis-je amoureux ? – Oui, puisque j’attends. » L’autre, lui, n’attend jamais. Parfois, je veux jouer Ă  celui qui n’attend pas ; j’essaie de m’occuper ailleurs, d’arriver en retard ; mais Ă  ce jeu, je perds toujours quoi que je fasse, je me retrouve dĂ©sƓuvrĂ©, exact, voire en avance. L’identitĂ© fatale de l’amoureux n’est rien d’autre que je suis celui qui attend. La rĂ©sistance du bois n’est pas la mĂȘme selon l’endroit oĂč l’on enfonce le clou le bois n’est pas isotrope. Moi non plus; j’ai mes points exquis ». La carte de ces points, moi seul la connais, et c’est d’aprĂšs elle que je me guide, Ă©vitant, recherchant ceci ou cela, selon des conduites extĂ©rieurement Ă©nigmatiques; j’aimerais que l’on distribuĂąt prĂ©ventivement cette carte d’acupuncture morale Ă  mes nouvelles connaissances qui, au reste, pourraient l’utiliser aussi pour me faire souffrir davantage. Pour trouve le fil du bois si l’on n’est pas Ă©bĂ©niste, il suffit d’y planter un clou et de voir si cela s’enfonce bien. Pour repĂ©rer mes points exquis, il existe un instrument qui ressemble Ă  un clou c’est la plaisanterie je la supporte mal. L’Imaginaire est en effet une matiĂšre sĂ©rieuse rien Ă  voir avec l' »esprit de sĂ©rieux » l’amoureux n’est pas homme de bonne conscience l’enfant qui est dans la lune le lunaire n’est pas joueur; je suis de mĂȘme, fermĂ© au jeu non seulement le jeu risque sans cesse d’effleurer l’un de mes points exquis, mais encore tout ce dont s’amuse le monde me paraĂźt sinistre; on ne peut me taquiner sans risques vĂ©ritable susceptible ? – PlutĂŽt tendre, effondrable, comme la fibre de certains bois. Qu’est ce que je pense de l’amour ? – En somme, je n’en pense rien. Je voudrais bien savoir ce que c’est, mais, Ă©tant dedans, je le vois en existence, non en essence. Ce dont je veux connaĂźtre l’amour est la matiĂšre mĂȘme dont j’use pour parler le discours amoureux. La rĂ©flexion m’est certes permise, mais comme cette rĂ©flexion est aussitĂŽt prise dans le ressassement des images, elle ne tourne jamais en rĂ©flexivitĂ© exclu de la logique qui suppose des langages extĂ©rieurs les uns aux autres, je ne peux prĂ©tendre bien penser. Aussi, j’aurai beau discourir sur l’amour Ă  longueur d’annĂ©e, je ne pourrais espĂ©rer en attraper le concept que par la queue » par des flashes, des formules, des surprises d’expression, dispersĂ©s Ă  travers le grand ruissellement de l’Imaginaire; je suis dans le mauvais lieu de l’amour, qui est son lieu Ă©blouissant Le lieu le plus sombre, dit un proverbe chinois, est toujours sous la lampe. » Savoir qu’on n’écrit pas pour l’autre, savoir que ces choses que je vais Ă©crire ne me feront jamais aimer de qui j’aime, savoir que l’écriture ne compense rien, ne sublime rien, qu’elle est prĂ©cisĂ©ment lĂ  oĂč tu n’es pas – c’est le commencement de l’écriture. Vous l’aurez compris, c’est un livre Ă  garder prĂšs de soi, sur sa table de chevet, et dans lequel il convient de se plonger sans aucune modĂ©ration ! RĂ©fĂ©rences Roland Barthes, Fragments d’un Discours Amoureux Editions du Seuil, collection Tel quel » 1977 – 281 pages – ISBN 978-2-02-004605-3 1 Charles Baudelaire, Femmes damnĂ©es
Cesont deux trĂšs bons joueurs,mais je suis quand mĂȘme plus pour Federer .Ca s'annonce comme un grand match,un plaisir pour les yeux . Le forum officiel d'Emmanuel Moire: Vous souhaitez rĂ©agir Ă  ce message ? CrĂ©ez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Le forum officiel du chanteur Emmanuel Moire :
Je ne sais pas, mais j’ai toujours apprĂ©ciĂ© Roland Barthes, je crois que c’est le seul qui arrive Ă  transformer les choses sans donner l’air de le faire, j’ai surtout aimĂ© le travail de Barthes Ă  partir de ses Ă©crits sur le théùtre et son dĂ©sir d’introduire Brecht en France, alors que tout le monde s’y opposait. Heureusement pour lui, il y avait, cet homme Ă  lunettes, un grand homme de théùtre qui l’a aidĂ© Ă  le faire et un autre, un professeur d’universitĂ©, Bernard Dort avec lequel ils publiĂšrent une revue Théùtre populaire ». C’est ici que Barthes, extrĂȘmement sĂ©duit par Marx et Sartre, allait exhiber sa violence, en traitant de tous les noms cette Ă©lite bourgeoise qui s’opposait au Berliner Ensemble et Ă  Bertolt Brecht. C’est d’ailleurs, Ă  partir de cette rencontre qu’il arrĂȘta d’aller au théùtre, il n’y a plus rien d’autre aussi beau que ce théùtre qui explore l’homme dans sa complexitĂ©. Il le dit Brecht m’a fait passer le goĂ»t de tout théùtre imparfait, et c’est, je crois, depuis ce moment-lĂ  que je ne vais plus au théùtre ».Brecht qui entretient une relation singuliĂšre avec sa mĂšre, un peu comme Sartre d’ailleurs, est un vĂ©ritable intellectuel qui a parfois des sorties carrĂ©ment impromptues. Il a toujours eu des problĂšmes respiratoires, mais il n’a jamais cessĂ© de fumer. Il aimait fortement les arts, le théùtre, il a Ă©tĂ© Ă  l’universitĂ© l’animateur d’une troupe, Groupe de théùtre antique de la Sorbonne, artiste-peintre, il a laissĂ© plein de dessins et d’esquisses picturales, il aimait la musique, une trentaine de compositions Ă  son actif. Mais point de roman. Il a toujours voulu justement Ă©crire ce roman, mais vainement, lui l’amoureux fou de l’instant et de choses fragmentĂ©es, il se raconte dans ces fragments rĂ©digĂ©s comme de petits ne sais pourquoi je n’ai jamais aimĂ© ses longs textes, un peu universitaires Ă  mon goĂ»t, un peu lassants Ă  lire, je n’aime pas du tout DegrĂ© zĂ©ro de l’écriture » ou ses Ă©lĂ©ments de sĂ©miologie », comme je n’ai jamais compris pourquoi Ă  un moment de sa vie, il avait Ă©pousĂ© les contours du structuralisme, une lecture immanente du texte, lui le proche de Marx et de Sartre qui, heureusement, par la suite, dans les annĂ©es 1970, comme Todorov d’ailleurs, a reniĂ© cette partie de son expĂ©rience. Je crois que c’est rencontre avec Greimas, au dĂ©but des annĂ©es 1960, qui l’avait poussĂ©e vers l’impasse structurale. On ne peut ne pas ĂȘtre fascinĂ©s, sĂ©duits, par ses traits de gĂ©nie quand il Ă©crit ses fragments, des textes lumineux, marquĂ©s par les jeux de l’Histoire et du temps. Bien avant Le degrĂ© zĂ©ro, il Ă©crivait dĂ©jĂ  des textes courts qui disent, de maniĂšre extraordinaire le monde, la culture de l’ordinaire. C’est dans Combat oĂč trĂŽnait Albert Camus qu’il s’était mis Ă  publier mensuellement de beaux fragments sous le titre, petites mythologies du mois », un clin d’Ɠil Ă  la tragĂ©die grecque, lui qui a soutenu un mĂ©moire consacrĂ© Ă  l’expression tragique dans le théùtre distance prise avec l’analyse structurale va encore une fois rĂ©vĂ©ler le grand Barthes qui appelle le critique Ă  assumer sa pleine subjectivitĂ©. C’est Ă©galement, Ă  partir de cette pĂ©riode, rompant avec les modes du moment, qu’il allait se faire beaucoup d’ennemis dans le camp universitaire, intellectuel et mĂȘme politique. Il va insister sur le plaisir du texte », le rapport de jouissance et la relation Ă©rotique, lui, l’amoureux de Proust, il va cesser de lire les nouvelles parutions pour se consacrer Ă  l’interrogation des anciens. Un choix dĂ©finitif. Son sĂ©minaire de sĂ©miologie est trĂšs suivi par beaucoup de monde, il lui permet de mieux faire comprendre Ă  ses auditeurs l’importance de la subjectivitĂ© dans l’approche littĂ©raire tout en insistant sur la dimension sociale et historique. Son livre sur Racine, une critique de la lecture traditionnelle, type Lagarde et Michard, l’homme et l’Ɠuvre, allait provoquer l’ire des universitaires traditionnels Ă  la tĂȘte desquels se trouvait Roland Picard qui lui rĂ©pondit violemment dans un livre au titre Ă©vocateur, Nouvelle critique ou nouvelle imposture ». Mais Barthes lui rĂ©torqua rapidement en publiant un ouvrage extraordinaire, peut-ĂȘtre le plus beau de l’auteur, Critique et vĂ©ritĂ©. Quand Barthes se libĂšre des normes, il faut s’attendre Ă  une est un anticonformiste, il Ă©tait Ă  l’étroit dans le monde universitaire. Il Ă©tait tout simplement trop grand tout en Ă©tant ordinaire, lui enfant de la bourgeoisie qui tente de dĂ©mythifier la bourgeoisie en dĂ©construisant ses mythes, elle qui voulait les imposer Ă  tout le monde en les embastillant dans sa propre logique, celle d’un monde immuable que rĂ©fute Barthes qui, proche de Brecht, estime que le monde est transformable et que le mythe se nourrit de la substance sociale et historique. Tous ses ouvrages faits de fragments, SystĂšme de la mode », Fragments d’un discours amoureux », S/Z », Mythologies », vont justement dans une nouvelle perspective d’interprĂ©tation du monde et de la littĂ©rature, donnant Ă  lire le sens comme un processus, le lieu d’articulation de nombreuses instances. Le sens est lieu et enjeu d’un processus historique. Dans ce texte sur la photographie, l’image, La chambre claire. Note sur la photographie », paru l’annĂ©e de sa mort, est une lecture qui, je ne sais pour quelle raison me rappelle son texte sur la mort de l’auteur qui avait fait sensation Ă  l’époque, suivi quelque temps par Ă  l’instar de Sartre dans ses analyses de Faulkner et sur l’idĂ©e d’engagement, il soutient l’idĂ©e que l’écriture serait rĂ©vĂ©latrice de l’engagement de l’écrivain », mais sa tentative de montrer d’opposer deux types d’écriture, l’écriture blanche » et l’écriture parlĂ©e » me semble tirĂ©e par les cheveux l’écriture blanche, serait neutre, le degrĂ© zĂ©ro, ayant pour objectif la transparence totale », comme celle de Camus dans L’étranger, qui incarnerait le summum du dĂ©sengagement, ce qui, selon moi, est impossible, tout texte serait le lieu d’un engagement, Meursault, par exemple, l’est Ă  plus d’un titre ; l’écriture parlĂ©e, reprenant toutes les variantes du discours oral, rĂ©vĂ©lant la socialisation du langage littĂ©raire ». Tout texte est le produit de ces deux logiques. C’est dans ses mythologies » que se rĂ©vĂšle le vrai Barthes. Le travail du critique serait de dĂ©crypter, nous dit-il, les marques idĂ©ologiques de tout discours littĂ©raire, de dĂ©chiffrer les jeux langagiers, mettant en relief les diffĂ©rentes mythologies sociales » Mythologies, 1957 ; Sur Racine, 1963 ; Essais critiques, 1963 ; SystĂšme de la mode, 1963 ; Plaisir du texte, 1973 Fragments d’un discours amoureux, 1977 ; L’empire des signes
. Dans ces textes, il essaie d’interroger les signes de la culture de l’ordinaire, redĂ©finissant les mythes modernes et permettant la mise en Ɠuvre d’une sĂ©miotique gĂ©nĂ©rale. Barthes considĂšre paradoxalement que tout acte de lecture est subjectif. Tout critique, soutient-il, est invitĂ© Ă  s’assumer comme ĂȘtre pleinement reprĂ©sentatif ».Barthes Ă©tait singulier, il se foutait des normes et des conventions Ă  tel point que certains universitaires, surtout du cĂŽtĂ© de la Sorbonne, du haut de leur logique conventionnelle, s’empressaient, avec des formules toutes faites, Ă  dĂ©nier Ă  ses textes, mĂ©thode et rigueur, comme s’il avait besoin de leurs sermons. Pour lui, marquĂ© par l’hĂ©ritage de Marx et de Sartre, mĂȘme s’il se dĂ©tache quelque peu dans ses rĂ©flexions sur l’analyse structurale, l’essentiel, c’est le travail sur le langage, l’écriture qui devrait-ĂȘtre l’objet de la critique littĂ©raire. Il s’est fait pourtant connaĂźtre par un texte flamboyant, Le degrĂ© zĂ©ro de l’écriture 1953 oĂč il essaye d’entreprendre la dĂ©monstration de l’engagement politique et historique du langage littĂ©raire ». Ainsi, Ă  l’instar de Sartre dans ses analyses de Faulkner et sur l’idĂ©e d’engagement, il soutient l’idĂ©e que l’écriture serait rĂ©vĂ©latrice de l’engagement de l’écrivain ». Il tente de montrer la justesse de son propos en opposant deux types d’écriture l’écriture blanche, neutre, le degrĂ© zĂ©ro, ayant pour objectif la transparence totale », comme celle de Camus dans L’étranger, qui incarnerait le summum du dĂ©sengagement ; l’écriture parlĂ©e, reprenant toutes les variantes du discours oral, rĂ©vĂ©lant la socialisation du langage littĂ©raire ». Le travail du critique serait de dĂ©crypter les marques idĂ©ologiques de tout discours littĂ©raire, de dĂ©chiffrer les jeux langagiers, mettant en relief les diffĂ©rentes mythologies sociales » Mythologies, 1957 ; Sur Racine, 1963 ; Essais critiques, 1963 ; SystĂšme de la mode, 1963 ; Plaisir du texte, 1973 Fragments d’un discours amoureux, 1977 ; L’empire des signes
. Dans ces textes, il essaie d’interroger les signes de la culture de l’ordinaire, redĂ©finissant les mythes modernes et permettant la mise en Ɠuvre d’une sĂ©miotique gĂ©nĂ©rale. Aussi, propose-t-il une rĂ©flexion sur le signe et sur le personnage comme signe. Barthes qui rĂ©fute l’analyse psychologique pense que l’auteur serait un simple Ă©metteur de signes que devrait interroger le critique en interpellant la combinatoire des considĂšre que tout acte de lecture est subjectif. Tout critique, soutient-il, est invitĂ© Ă  s’assumer comme ĂȘtre pleinement reprĂ©sentatif ». Il faudrait, dit-il mettre en lumiĂšre les structures latentes d’un texte, le dĂ©composer pour le reconstruire et percevoir et analyser le texte littĂ©raire comme un objet littĂ©raire », en Ă©vitant d’en faire une mimĂ©sis.
RolandBarthes et Saul Steinberg, Galerie Maeght. Mon compte Contact. Français. English; Français; ActualitĂ©s Rechercher . PremiĂšre librairie d'art en ligne Panier 0 Produit Produits (vide) Aucun produit 0,01€ dĂšs 29€ d'achat Livraison 0,00 € Total. Commander. Produit ajoutĂ© au panier avec succĂšs QuantitĂ©. Total. Il y a 0 produits dans votre panier. Il
J'aime, je n'aime pas / Roland Barthes J'aime la salade, la cannelle, le fromage, les piments, la pĂąte d'amandes, l'odeur du foin coupĂ© j'aimerais qu'un nez » fabriquĂąt un tel parfum, les roses, les pivoines, la lavande, le champagne, des positions lĂ©gĂšres en politique, Glenn Gould, la biĂšre excessivement glacĂ©e, les oreillers plats, le pain grillĂ©, les cigares de Havane, Haendel, les promenades mesurĂ©es, les poires, les pĂȘches blanches ou de vigne, les cerises, les couleurs, les montres, les stylos, les plumes Ă  Ă©crire, les entremets, le sel cru, les romans rĂ©alistes, le piano, le cafĂ©, Pollock, Twombly, toute la musique romantique, Sartre, Brecht, Verne, Fourier, Eisenstein, les trains, le mĂ©doc, le bouzy , avoir la monnaie, Bouvard et PĂ©cuchet, marcher en sandales le soir sur les petites routes du Sud Ouest, le coude de l'Adour vu de la maison du docteur L., les Marx Brothers, le serrano Ă  sept heures du matin en sortant de Salamanque, etc. Je n'aime pas les loulous blancs, les femmes en pantalon, les gĂ©raniums, les fraises, le clavecin, Miro, les tautologies, les dessins animĂ©s, Arthur Rubinstein, les villas, les aprĂšs midi, Satie, Bartok, Vivaldi, tĂ©lĂ©phoner, les chƓurs d'enfants, les concertos de Chopin, les bransles de Bourgogne, les danceries de la Renaissance, l'orgue, M. A. Charpentier, ses trompettes et ses timbales, le politico sexuel, les scĂšnes, les initiatives, la fidé­litĂ©, la spontanĂ©itĂ©, les soirĂ©es avec des gens que je ne connais pas, etc. J’aime, je n'aime pas cela n'a aucune importance pour personne; cela, apparemment, n'a pas de sens. Et pourtant tout cela veut dire mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Ainsi, dans cette Ă©cume anar­chique des goĂ»ts et des dĂ©goĂ»ts, sorte de hachurage distrait, se dessine peu Ă  peu la figure d'une Ă©nigme corporelle, appelant complicitĂ© ou irrita­tion. Ici commence l'intimidation du corps, qui oblige l'autre Ă  me supporter libĂ©ralement, Ă  rester silencieux et courtois devant des jouissances ou des refus qu'il ne partage pas. Une mouche m'agace, je la tue on tue ce qui vous agace. Si je n'avais pas tuĂ© la mouche, c'eĂ»t Ă©tĂ© par pur libĂ©ralisme je suis libĂ©ral pour ne pas ĂȘtre un assassin. Roland BARTHES, Roland Barthes par Roland Barthes BonsoirĂ  toutes et Ă  tous, Ceci n'est pas un poĂšme ! cette liste poĂ©tique : "j'aime je n'aime pas" de Roland Barthes, extraite de son livre : R. Barthes par R. Barthes, Ă©ditions Seuil, 1975. Merci 032 j'aime je n'aime pas Roland Barthes 1977 j'aime la salade la cannelle le fromage les piments la pĂąte d'amandes l'odeur du foin coupĂ©j'aimerais qu' un nez fabriquĂąt un tel parfum ... je n'aime pas les loulous blancs les femmes en pantalon les gĂ©raniums les fraises le clavecin Miro les tautologies les dessins animĂ©s Arthur Rubinstein Bartok Vivaldi tĂ©lĂ©phoner ... j'aime je n'aime pas cela n'a aucune importance pour personne cela apparemment n'a pas de sens et pourtant tout cela veut dire mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre * note-rapide la notion de piment est gĂ©nĂ©ralement associĂ©e Ă  la saveur piquante le terme piment vert jaune orange rouge brun pĂȘche ou violet est un nom vernaculaire dĂ©signant le fruit de cinq espĂšces de plantes du genre Capsicum de la famille des SolanacĂ©es
Pourquoij'aime barthes par Alain Robbe-Grillet aux éditions Christian bourgois. L'amitié littéraire entre Alain Robbe-Grillet et Roland Barthes a duré vingt-cinq ans. Tout témoigne de leur profonde et mutuelle estime intellectuelle : leur c
Citation du Jour Proverbes Citations Au Hasard ThĂ©matiques Tops Top 24 Tops de la semaine Tops du mois Collections Citations Quotidiennes Connexion RĂ©cent Populaires Top 10 Tendances Login Passez en mode sombre, plus agrĂ©able pour vos yeux la nuit. Passez au mode de lumiĂšre qui est plus agrĂ©able pour vos yeux pendant la journĂ©e. 92 Vues 0 Votes par Roland Barthes dansAime, Corps, Dire, Importance, Pas, Personne, Sens, ⭐ Citations ⭐ J'aime, je n'aime pas cela n'a aucune importance pour personne ; cela apparemment n'a pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire mon corps n'est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Roland Barthes J’aime, je n’aime pas cela n’a aucune importance pour personne ; cela apparemment n’a pas de sens. Et pourtant, tout cela veut dire mon corps n’est pas le mĂȘme que le vĂŽtre. Roland Barthes Qu'en pensez-vous? Laisser un commentaire © 2022 Les Plus Belles Citations Retour au sommet
Interestingto note that Roland Barthes’ (12 November 1915 – 26 March 1980) “anarchic foam of tastes and distastes” is AuteurMessageTerenceMi-GlandeuxNombre de messages 898Date d'inscription 12/12/2004Sujet Vive Roland Garros Dim 22 Mai - 185309 bon pour le moment je fais pas de pronostique vu que je sais pas qui y participe mais une fois que je saurais je donnerais mon avis d roufliGourouNombre de messages 1496Age 102Age & sexe + ou - comme vousDate d'inscription 12/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Ven 27 Mai - 144310 Moi j'ai qu'un gros coup de gueule Ă  passer !!!Les match du matin sont diffusĂ© sur France 4...Et ceux qu'ont pas TNT ?!Eh ouais ça prouve bien une fois de plus que la France n'est pas du tout un pays qui pousse Ă  la consommation... Entre autre, fiches d'impĂŽts sur le net... Partie du tournoi de Roland Garros sur une autre chaine alors qu'il a toujours Ă©tĂ© diffusĂ© sur France 2 et France 3...... Et je ne cite que ces deux exemples... J'ai pas trop le temps ^^Enfin bref je n'ai qu'une chose Ă  dire...Phoque la France, ras le bol de ce pays de merde qui ne pense qu'Ă  une chose, l'Ă©crasement du peuple pour mieux enrichir les plus riches...Ouaaaaaaaaaaaaah tout ça pour des matchs de tennis ?! Bah ouais... Parce que imaginez si on TF1 vous enlevait les match de foot pour les mettre sur un bouquet payant... Pfff en plus c'est un tournoi qui se passe en France... Franchement moi ça me dĂ©goute...Bon je vais peut-ĂȘtre parler un peu tennis quand mĂȘme PLes favoris Gasquet et Mauresmo. Et ouais deux français !!! Bon pour Mauresmo, y'a quand mĂȘme le retour de Justine HĂ©nin Ardenne qui faut pas qu'elle prenne Ă  la lĂ©gĂšre... Et Gasquet, un des plus gros dangers a Ă©tĂ© Ă©liminĂ© au premier tour... Agassi... Sinon je vois pas trop qui pourrait l'arrĂȘter, bien sur s'il continu Ă  maitriser son jeu comme ce...++ tous et pis bon Roland msn => edp3242Mi-GlandeuxNombre de messages 550Age 32Age & sexe Un peu plus chaque jour...Date d'inscription 13/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Ven 27 Mai - 211603 Pour Gasquet il a deja trouver quelqu'un pour l'arreter ^^ Nadal est vraiment trĂšs fort, povre Grosjean qui va le jouer dimanche Pour Mauresmo, Venus Williams est deja Ă©liminĂ© et c'est bien ^^ c'est vrai que les deux belges reviennent mais elle tiendront pas les deux semaines enfin faut espĂ©rer ^^ Et pour France 4 c'est vrai que c'est chiant pour ceux qui foute rien de leur matinĂ©e P mais pour les autres ca change pas grand chose... roufliGourouNombre de messages 1496Age 102Age & sexe + ou - comme vousDate d'inscription 12/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Sam 28 Mai - 235403 edp3242...La prochaine fois...Dis moi de me taire.... pojust_________________Statut msn => hugo1326InvitĂ© KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Dim 29 Mai - 170452 ca n'est qu'uuuun au revoir Amelie !! caaa n'eest qu'uuun auuu revoiiir !!!!et ouais, c'est pĂŽ encore pour cette annĂ©e ! amelie mauresmo _________________ hugo1326InvitĂ©Sujet Re Vive Roland Garros Dim 29 Mai - 171919 mais c'est quand meme les joueuse belge les meilleur!!! KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Dim 29 Mai - 173305 aaah moi j'ai un ptit penchant pour les joueuses russes p mais bon...... l0l_________________ roufliGourouNombre de messages 1496Age 102Age & sexe + ou - comme vousDate d'inscription 12/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Lun 30 Mai - 143539 En terme de jeu Killswitch... Les russes sont trĂšs bonnes pas de mauvais jeu de mots je vous prie P Ă  faire de la pub pour des shampooings !!! Elles jouent bien mais se ne sont pas les joueuses les plus extraordinaires... En tout cas, je rejoins hugo en disant que les belges sont trĂš trĂšs fortes !!! Surtout Justine HĂ©nin-Hardenne quoi... Tout dans la finesse et dans diversitĂ© du jeu... Une joueuse exceptionnelle !_________________Statut msn => KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Lun 30 Mai - 145834 entierement d'accord pour justine henin-hardenne aussi....bien que le match contre kuznetsova soit pas gagnĂ© /.... mais bon, la je croise surtout les doigts pour grosjean !! _________________ KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Lun 30 Mai - 174400 alors la je tire mon chapeau a justine henin-hardenne !!!! elle est venu a bout de la russe alors que c'tait pas gagnĂ©....y a pas a dire c'est vraiment une trĂšs grande joueuse......par contre ca sent pas bon pour Grosjean /_________________ edp3242Mi-GlandeuxNombre de messages 550Age 32Age & sexe Un peu plus chaque jour...Date d'inscription 13/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Lun 30 Mai - 205525 Plus que Mary Pierce en simple Je suis quand meme assez impatient de voir Federer contre Nadal en espĂ©rant qu'ils passent en demi D KillswitchModĂ©rateur GraphisteNombre de messages 717Age & sexe proportionnel ^^Date d'inscription 08/01/2005Sujet Re Vive Roland Garros Mar 31 Mai - 224010 et ben pour Nadal et Federer c'est fait.....ouh la la le tres beau match en vue par contre ! resultat de la recontre Pierce/Davenport Pierce vainqueur, Davenport invisible.... o_O_________________ Nitr2OxidMi-GlandeuxNombre de messages 677Age & sexe 8ÂČÂČ annĂ©es, 1 seul sexeDate d'inscription 12/12/2004Sujet Re Vive Roland Garros Mer 1 Juin - 105555 Moi aussi j'veux voir ce match, Nadal/Federer, je veuuuux !mais j'serais en train de passer mes TP pour le bac bouh ouh ouh... 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